New Orleans, je t’aime!

Sortir de sa zone de confort est un besoin vital et pourtant, le faire demande beaucoup de courage. Ayant vu ma soeur relever ce défi avec brio en s’organisant un voyage en solo à Hawaï quelques semaines plus tôt, j’avais donc décidé de partir à mon tour, seule, loin d’un terrain connu. Quel meilleur endroit pour le faire qu’à New Orleans!?

Je l’avoue, même si j’ai beaucoup voyagé, faire un voyage seule me faisait peur. Ça engendre beaucoup d’insécurités et de questionnements. Est-ce que je vais rencontrer des gens sympathiques? Est-ce que je vais m’amuser? Quelles activités je vais faire, si je suis seule? … Mais mes billets d’avion étaient achetés, mon auberge jeunesse réservée, il n’était plus question d’abandonner le projet.

Ruelle - New Orleans

J’ai choisi New Orleans pour plusieurs raisons. Premièrement, la musique. Ayant étudié le chant jazz, j’ai toujours rêvé de mettre les pieds où le jazz a vu le jour. Deuxièmement, je trouvais que pour faire un premier voyage en solo, c’était bien de commencer aux États-Unis, en pays de connaissance, dans une langue que je maîtrise. Et troisièmement, l’aspect culturel et francophone de la Louisiane m’intriguait beaucoup.

En 4 jours, je me suis concentrée sur le French Quarter – quartier très touristique de NOLA. J’ai pris une chambre en dortoir chez Madame Isabelle’s House à 26$US la nuit, un hostel un peu à l’extérieur du Vieux Carré mais tout se faisait bien à pied somme toute.

La chose qui m’a le plus bouleversée à New Orleans, c’est l’Amour de la musique. Elle coule dans les rues comme le sang dans nos veines, et les musiciens de rue sont aussi talentueux et excellents que ceux dans les célèbres institutions de la ville. Fanfares, big bands, quintettes de dixie, à tous les coins de rue, nos oreilles s’emplissent de sonorités joyeuses. Clarinette, banjo, tuba, chanteurs déclamant leur amour pour New Orleans… Impossible de ne pas ralentir le pas. D’ailleurs, ici, les gens arrêtent pour écouter les musiciens de rue. Les foules deviennent si nombreuses que les autos peuvent à peine circuler. Et personne ne montre d’impatience! Tout ça, c’est normal en Louisiane.

Travel Buddies!

J’ai bien vite constaté que mes peurs n’étaient pas fondées. Arrivée à l’auberge jeunesse, la magie du voyage a opéré et j’ai tout de suite rencontré un groupe super. Je pense qu’il faut faire le saut dans le vide et voyager sans plan précis pour connaître cette synchronicité si particulière qui opère quand on est hors de sa zone de confort. Les rencontres que j’ai faites et les expériences que j’ai vécues pendant ces 4 jours n’ont pas de prix, et je n’aurais jamais su planifier mon voyage aussi parfaitement. Quand on laisse la vie se charger de la partie «organisation» et qu’on lâche prise, on ne peut qu’être agréablement surpris du résultat. Spotted Cat

La première journée, je me suis arrêtée pour écouter un band sur Royal Street et un gars de la place qui promenait son chien m’a adressé la parole. Il était fort sympathique et j’ai décidé de cesser de me méfier de tout le monde comme on a tendance à faire quand on habite dans une métropole. Il m’a parlé de ses coups de coeur dans sa ville, j’ai pris des notes puis on s’est dit au revoir. Dans les endroits recommandés, cet américain m’a parlé du Spotted Cat. Un bar sur Frenchman Street – rue réputée pour ses excellents spectacles – qui accueille différents groupes chaque soir. Frissons garantis. Il y a aussi une boutique de vinyles sur cette même rue, Louisiana Music Factory, un peu plus vers le Mississipi. J’y ai passé 2 bonnes heures à écouter de la musique. C’est à mettre au menu. Jackson Square est aussi un incontournable pour entendre de l’excellente musique de rue.

Bien sûr, il y a plein d’endroits à visiter et de saveurs à découvrir; beignets, gombo, jambalaya, po’boys, musées, bateaux à vapeur sur le légendaire Mississipi… Mais mon numéro un sur ma liste des priorités, c’était le Preservation Hall…

PHJB
Le Preservation Hall Jazz Band devant le bâtiment emblématique du même nom.

Le Preservation Hall est une institution qui a vu le jour en 1961, dans un modeste bâtiment tricentenaire du French Quarter. L’endroit a fait sa renommée grâce à des valeurs musicales pures, préservant l’esprit du jazz de New Orleans. Le Preservation Hall Jazz Band est un collectif de plus d’une centaine de musiciens et ils performent 350 jours par année en plus de faire aussi de la tournée. Au 726 Peter Street, on vient pour honorer la musique. Pas de salles de bain, pas de boissons, pas de bouffe. On a droit à un concert acoustique dans une petite pièce chaleureuse, après avoir attendu dehors en file parfois des heures.

Preservation Hall Jazz Band

En compagnie de mes nouveaux compagnons de voyage, j’ai vécu une expérience transcendantale! J’étais assise par terre sur un coussin dans la première rangée, le trompettiste était si près de moi que je devais tasser mes pieds pour éviter qu’il me piétine par mégarde! Une transe d’une heure, qui a passé aussi vite qu’un clignement de paupière… Frissons, larmes, sourires et éclats de rires. Je me suis souvenue dans ce court laps de temps pourquoi j’avais un jour choisi d’étudier dans ce domaine, qui malheureusement est truffé de contraintes qui peuvent faire oublier ses bons côtés…

À New Orleans, qu’on soit déjà conquis par la musique qui a vu le jour sur les rives du Fleuve en serpentin ou qu’on soit néophyte dans le domaine, on ne peut que repartir le coeur joyeux et avec l’envie irrépressible d’y revenir le plus rapidement possible!

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Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Mado dit :

    Wow! Tout simplement magique, ce texte. On « ressent » un peu ce que tu as pu ressentir grâce à ta verve et on ne peut qu’être jaloux!

    J’aime

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